François SARANO nous a parlé de la place des grands prédateurs dans la chaîne alimentaire et a partagé avec nous son expérience unique avec le Grand requin blanc.
Océanographe et plongeur professionnel – Né en 1954 à Valence, François Sarano est docteur en océanographie. De 1985 à 1997, il travaille sur la Calypso avec l’équipe du commandant Cousteau. En tant que plongeur, conseiller scientifique et chef de mission, il participe à une vingtaine d’expéditions et à vingt-cinq films de la série « Redécouverte du monde ». Entre 1999 et 2001, il est conseiller scientifique pour le programme Deep Ocean Odyssey, dont il dirige l’expédition « Grand requin blanc ».
En 2000, il cofonde l’association Longitude 181 Nature (http://www.longitude181.org) qui lance la Charte Internationale du plongeur Responsable, dont l’objectif est la protection et la gestion équitable des ressources marines. Entre 2001 et 2003, il est responsable du département Pêches et ressources halieutiques au WWF-France. Il est l’un des promoteurs du concept d’Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC), pour une gestion durable des ressources halieutiques par les pêcheurs. A partir de 2004, il collabore avec Jacques Perrin et Jacques Cluzaud pour le film Océans (César 2011 du meilleur documentaire) et pour la série de quatre documentaires Le Peuple des océans. Il partage sa passion pour l’univers marin à travers ses livres et ses conférences. (à lire: François Sarano, l’aidant de la Mer)
Bibliographie sélective
see also: sans cage avec le Grand requin blanc
François Sarano Portrait
– Le Vrai homme et la mer – Mise en abyme du Grand requin blanc à l’encre de Chine et à la Pierre noire sur papier bleu PESCIA 300 gr. 100% cotton, Cartiere Enrico Magnani (I) 2014 © Mlle CharLes
« Lorsque Salvatore Piracci quitta la boutique d’Angelo, la nuit était déjà tombée. Les rues de Catane avaient pris leur visage de chats borgnes. Les bâtiments semblaient plus troubles et plus menaçants. Il connaissait ces rues par cœur et il pensa qu’il les parcourait pour la dernière fois. Il trouva singulier de s’enfuir ainsi, de nuit, au milieu des odeurs de poissons qui s’échappent des poubelles éventrées par les chats. « Je suis sur le point de dire adieu à ma vie, pensa-t-il, et je n’en éprouve aucune tristesse. »
Avant d’arriver au port, il passa par une ruelle qui ne portait pas de nom. Les trottoirs étaient vides et silencieux. Catane semblait dormir du sommeil épais de l’alcoolique. Seuls quelques vieux chiens, ça et là, se grattaient les puces, contre les façades et l’observaient avec curiosité. Il sortit de son portefeuille sa carte d’identité. Il regarda le visage qu’il avait sur la photo et se reconnut à peine. C’était il y a si longtemps. Ce regard décidé et confiant, il ne l’avait plus. Ce visage droit et sec s’était engourdi. Sans hésiter, il approcha la carte de la flamme de son briquet et la laissa brûler. Elle tomba dans le caniveau et finit par se consumer. Il releva la tête. La lune était cachée par des nuages étranges qui semblaient de longs oiseaux venus de la mer. La ville dormait, tout autour de lui, dans son éternelle odeur de poisson. Il n’était plus personne. Son nom, sa date et son lieu de naissance venaient de disparaître. Il n’était plus qu’un corps immobile dans les ruelles de la ville. Alors pour la première fois depuis tant de temps, il se sentit bien. « Tout va enfin pouvoir commencer », se dit-il. Il sourit à cet instant avec la grâce de l’évadé. « Ce qui m’attend dans quelques heures, demain, plus tard, ce qui m’attend, je n’en sais rien. Je m’avance. J’ai peur. Un peu. Oui. J’ai peur. Cela me réchauffe. Il n’y a plus de commandant. J’en ai fini avec lui. »
Comme tout cela était étrange. Pendant vingt ans, il avait mené une vie qui lui convenait. Il allait prendre une autre direction et il sentait qu’il était tout aussi juste dans cette nouvelle existence.
Dans combien de vies peut-on être ainsi soi-même ? Dans combien d’existences qui n’ont rien à voir les unes avec les autres et sont peut-être même parfaitement antinomiques ? »
Extrait de « Eldorado » by Laurent Gaudé éd. Babel
Portrait inspiré par l’amour de François Sarano pour le Grand requin blanc, son caractère tranché, l’oeuvre de Thomas Bayrle.
Extraits:
Qu’est ce qu’on peut savoir d’un animal lorsqu’on le regarde derrière les barreaux d’une Cage?
J’ai toujours bénéficié de l’aide de gens Formidables
Ce qui définit un individu, ce sont les Relations qu’il a avec les autres
Salon organisé avec le soutien de:
ARTUS HOTEL – HOTEL de BUCI